Chronique de Ozyludo (La Mine)


Chris ex-Soup Toxic est de retour tout seul comme un grand avec GUITARE NOIRE. Déroutant à tous les niveaux, il s’agit d’un vinyle 10 pouces limité à 100 exemplaires (!!) sobrement intitulé « The Debut ». Pochette de fabrication artisanale, un logo réalisé au pochoir, c’est tout. Ça représente quoi ? Un couple dansant le yéyé ? Ou bien une femme qui engueule son homme ? Bizarre… Mais la plus grosse surprise c’est la musique.

Je m’attends à des titres énervés à la sauce Toxic. Il n’est est rien. Les 6 titres s’aventurent dans l’expérimental minimaliste sur une base de new wave gothique. Finis les hurlements et le speed. Ici les fantômes de Joy Division, Bauhaus et Cocteau Twins hantent les compos. Etonnant ! Quoique, je me rends compte que c’est la suite logique d’un parcours musical bien rempli, puisque Chris n’a jamais caché son amour envers ces groupes.

Les ambiances sont à la fois intimistes, glaciales et envoûtantes. Ce n’est pas un disque à mettre en fond musical. Il faut s’asseoir et écouter. Comme dans un musée, on contemple un tableau, et bien là c’est pareil. Chris se fait plaisir en réalisant cet opus en famille. Ainsi, sa fille Ceryse nous conte le poème « Dans ma rue il y a un tigre », le texte provenant de Daniil KHARMS (Anthologie de la poésie russe pour enfants). Puis Laetitia et Faïza des SURICATES prêtent leurs voix sur « Les Mannequins » une cover de Kraftwerk... ...